22 Acadie Undergrounds


22 ACADIE UNDERGROUNDS

Le smorgasbord est un buffet suédois qui comprend pas mal toute : du poisson, des salades, des charcuteries. Nonobstant mon désir de longue date de voir le Canada se faire admettre dans la Scandinavie, smorgasbord est le mot qui résume mieux l’expérience filmique de l’Acadie Underground.
Un phénomène déjà 22 ans de vieux.
Mettre une caméra super-8 dans les mains d’enthousiastes, cinéastes ou pas,
leur donner un rouleau de pellicule de 3 minutes et Godspeed...
Braves ambassadeurs d’une pratique cinématographique d’il y a 123 ans.
Le cinéma analogique de la mécanique et de la chimie.
Presque de la muséologie maintenant.
Les créateurs attendent patiemment que leur pellicule revienne du laboratoire.
Se croisant les doigts qu’ils ont bien réglé l’exposition et la mise-au-point.

Tout ceci contribue à faire d’Acadie Underground un événement unique et irremplaçable du FICFA. Que ce soit AU 22 ou 18 ou 12, il y a toujours salle comble et un enthousiasme palpable. La sensation d’assister à une projection intime d’essais cinématographiques qui sont, souvent, un peu comme des tests de Rorschach qui dévoilent la psychologie des cinéastes.
Films stop-actions, films d’horreur, performances dansées,
films quasi-érotiques, comédies, explorations formelles...
Toujours le smorgasbord.

Cette année, il y avait quinze films. Et il y avait quatorze entre-films, ces petits entractes nécessaires pour le changement de pellicule. Le dessin qui accompagne cet article a été réalisé par la cinéaste Anne-Marie Sirois immédiatement après la projection du film Lait de Line Woods.
Ce rythme imposé, loin d’être désagréable, affecte cependant l’habilité de bien s’immerger dans chacune des projections. Après huit ou neuf films, les images des uns commencent à, persistances rétiniennes, se mélanger dans la salle de montage de son cerveau. À la fin de la soirée, c’est le méta-film Acadie Underground 22 qui tient l’affiche en soi. Un film avec des plans saisissants de protagonistes se faufilant dans la forêt, dansant même parfois. Des corps qui se dévorent sur la plage. Un baptême symbolique dans la mer. Les vibrations cosmiques d’un Slinky quantique. Des gamines maléfiques pastichant The Exorcist. Des nouveau-mariés sur une piste de danse. Un arrangement de fleurs qui valsent. 
Etcetera.


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