Triptyque Aberdeenien (1e partie)
TRIPTYQUE
ABERDEENIEN (1e partie)- par Paul Bossé
FICFA vire
polaire et la ville s’efface sous la poudre blanche.
Formidable
refuge, le centre culturel Aberdeen arbore un triptyque de films d’art on ne
peut plus dissemblables.
En premier, je
m’assoie dans un des deux moelleux fauteuils de l’espace audio-vidéo de la
Galerie Sans Nom et j’enfouie ma tête dans un des casque d’écoute...
Et je me
retrouve dans l’Exposition agricole
du gaspésien Jean-François Caissy, une installation vidéo qui documente, avec
brio, les rythmes, mouvements et surprises d’une foire agricole. Véritables
tableaux vivants, chacun de ses dix neufs plans qualifient presque de
court-métrages individuels avec un début, un milieu et une fin.
Un carny chauve
avec un bizarre de tatou sur la tête, je peine à discerner c’est quoi...
à
l’arrière-plan des ados zipper-whirlent follement... une face de lapin ?!
Voilà ce qu’il
s’est tatoué !
Dans une aréna,
des p’tits culs trainent des cochons à travers le cadre. Non, ils sont pas
morts. Étrange.
Avec
quasi-tendresse méticuleuse, un homme rase sa vache au pelage digne
de sa
propre galerie.
En regardant Exposition agricole, j’ai l’impression
de m’être fait téléporter dans
l’univers
Playtimien de Jacques Tati, un lieu inouï de liberté oculaire où l’on ne sait
plus où, exactement, poser ses yeux. Caissy nous offre des compositions
larges,
cinemascopiques, qui étirent l’horizontalité de son cadre. La caméra ne bouge
jamais, sauf, petite exception, pendant un bref tilt-down vite terminé.
Tous ses détails,
ces gestes, ces rituels. La machinerie de la foire. Les bêtes. Les employés. Le
public.
En tout, la
boucle du film dure 17 minutes, mais je suis resté pour une deuxième passée.
Chaque plan revisité ainsi permet à mes yeux de découvrir une nouvelle action,
de m’imaginer une nouvelle intrigue.
Outre sa
remarquable facture visuelle, l’Exposition
agricole bénéficie également d’une bande sonore grandiose signée Julien
Bilodeau. Épique et orchestrale.
Avec des
roulements de timbales et des cuivres décharnés. Pas du tout le style de
musique qui devait jouer à l’emplacement du tournage. Le contraste haute
culture, basse culture ne pourrait pas être plus frappant. Plus qu’une simple
musique de fond, la bande sonore transforme complètement les images, dramatise
la moindre des actions en ajoutant un gravitas insoupçonné à l’anodin.
Ah ! revoilà
le derrière du crâne chauve de l’homme au tatou de lapin.
Je sens que
cette image va m’habiter longtemps....
******
(mea culpa du 22 nov)
Euh, en fait, le lapin... j'ai dû l'imaginer.
Une historienne de l'art m'a signalé que le tatou du carny,
c'était en fait un lion!
Une bête féroce carnivore et non pas un hoppity-hop muncheux de carottes.
Alors....
euh...
Je m'excuse pour ma GastonLagaffe...
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(mea culpa du 22 nov)
Euh, en fait, le lapin... j'ai dû l'imaginer.
Une historienne de l'art m'a signalé que le tatou du carny,
c'était en fait un lion!
Une bête féroce carnivore et non pas un hoppity-hop muncheux de carottes.
Alors....
euh...
Je m'excuse pour ma GastonLagaffe...
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